« Les machines ressemblent à d'étranges créatures qui aspirent les matières premières, les digèrent et les recrachent sous forme de produit fini. Le processus de fabrication automatisé simplifie les tâches des ouvriers qui n'assurent plus aucune fonction importante. Ils sont plutôt au service des machines. Nous avons perdu la valeur que nous devrions avoir en tant qu'êtres humains, et nous sommes devenus une prolongation des machines, leur appendice, leur serviteur. J'ai souvent pensé que la machine était mon seigneur et maître et que je devais lui peigner les cheveux, tel un esclave. Je devais peigner soigneusement, afin de ne casser aucun cheveu, et le peigne ne devait pas tomber. Si je ne faisais pas bien, j'étais élagué. »
Foxconn est le plus grand fabricant du monde dans le domaine de l'électronique. Ses villes-usines font travailler plus d'un million de Chinois, produisent iPhone, Kindle et autres PlayStation. Elles ont été le théâtre de suicides d'ouvriers qui ont rendu publiques des conditions d'exploitation fondées sur une organisation militarisée et une surveillance despotique.
Sous le titre « Les ombres chinoises de la Silicon Valley », une nouvelle postface analyse l'écueil des fantasmagories du capitalisme numérique auxquelles succède un contrôle de nos vies qui prétend « remplacer par des transactions électroniques les relations humaines incarnées ». Ce projet masque les dégâts réels, humains et environnementaux de l'économie prétendument immatérielle.