La mafia du recyclage
Entre monopoles, gaspillages et conflits d'intérêts
Depuis trente ans, les Français trient et paient, souvent sans le savoir, pour que leurs déchets ménagers soient recyclés. Surtout pour lutter contre les dangers du plastique qui pollue nos rues et routes avant de tapisser le fond des océans au rythme de 8 millions de tonnes par an. Pourtant, le recyclage n'est pas vraiment efficace dans notre pays, lanterne rouge en Europe, avec moins de 30 % du plastique recyclé.
Cette enquête sur les éco-organismes renvoie l'image d'une France perdante, qui souffre d'une maladie bien française : le dévoiement de la notion d'intérêt général. En son nom, des gouvernements ont confié aux plus grands pollueurs de l'Hexagone (fabricants, distributeurs ou importateurs) la responsabilité de lutter contre la pollution liée aux déchets en fin de vie et, pire, leur ont accordé le droit de gérer eux-mêmes les conséquences négatives de leur propre implication. C'était la porte ouverte à la multiplication de conflits d'intérêts et donc à un recyclage inefficace.
Une plongée édifiante au coeur d'un système ruineux, entre monopoles et gaspillages...