L'enfance n'est pas un âge de la vie. Elle est hors du temps. Ou alors c'est un temps mythologique où nous inventons le monde. Dès lors, une enfance perdue est comme un monde perdu, une invention qui n'a pas eu lieu.
Jean Viviès se penche en particulier sur les affaires criminelles qui ont marqué la deuxième moitié du XXe siècle : affaires Ranucci, Dominici et Russier. Plus largement, il fait entendre au-dessus de ce cortège de frêles et innocents fantômes les voix d'écrivains, de Hugo à Giono, d'Artaud à Modiano, de Perrault à Pagnol, jusqu'à Roland Barthes. Il fait aussi entrer en scène historiens et acteurs de l'histoire.
Dans sa recherche des mots justes pour raconter et comprendre l'enfance brisée, son regard est celui d'un adulte, par-dessus les hauts remparts de livres de sa bibliothèque. Mais c'est aussi le regard d'un enfant intérieur, retrouvé en même temps en deçà des livres et grâce à eux.