Fortuné du Boisgobey (1821-1891)
"Le vieux quartier Latin a disparu avec la dernière grisette.
Le temps n’est plus où les étudiants tenaient à honneur de ne jamais quitter la rive gauche. Maintenant, ils passent volontiers les ponts et ils se répandent sur les grands boulevards, comme ils les appellent, pour les distinguer du boulevard Saint-Michel qu’ils nomment familièrement le Boul’ Mich’.
Quelques-uns même demeurent de l’autre côté de l’eau et viennent aux cours, en voiture, – quand ils y viennent.
Pourtant, sur les hauteurs de la montagne Sainte-Geneviève, on trouverait encore, en cherchant bien, des représentants d’un autre âge, des attardés fidèles à la tenue et aux mœurs de leurs devanciers.
Ceux-là arborent des coiffures étranges, fument la pipe en buvant des bocks devant les cafés de la rue Soufflot, font queue au théâtre de Cluny, dansent à la Closerie des Lilas et croient fermement que l’univers finit au petit bras de la Seine.
Ces convaincus sont rares ; si rares que, l’année dernière, on en comptait jusqu’à deux que les nouveaux venus se montraient comme des phénomènes.
Encore se distinguaient-ils des étudiants d’autrefois en ce point qu’ils avaient tous les deux de la fortune et qu’il n’aurait tenu qu’à eux de mener une autre existence."
Paul, accompagné de son ami Jean, préfère faire la fête plutôt que d'étudier. Un jour, il rencontre une jeune femme tout à fait à son goût mais apparemment inaccessible. Suite à un quiproquo, Paul se fait passer pour son époux que personne ne connait à Paris. Et si ce dernier réapparaissait...