La maison de Leyla
Sur la rive anatolienne du Bosphore, une vieille dame est brutalement expulsée de son logement. Il s'agit de Leyla, la descendante ruinée d'une grande famille stambouliote. Elle fut propriétaire d'un yah, une de ces magnifiques demeures au bord de l'eau, avant de ne plus occuper qu'une petite dépendance située sur le terrain de son ancienne propriété. Quand Örner, qui possède à présent le yah, met fin à cet arrangement, elle est secourue et accueillie par Yusuf, le fils de l'ancien jardinier de sa famille devenu journaliste. Elle le suit dans un quartier moderne et cosmopolite d'Istanbul où elle découvre le monde des artistes et des marginaux aux côtés de la compagne de Yusuf, Roxy - de son vrai nom Rukiye -, qui est chanteuse de hip-hop. Malgré une hostilité initiale, une vraie amitié se noue progressivement entre les deux femmes.
Puis, quand l'ancien yah de Leyla est vidé de ses meubles, l'histoire familiale ressurgit grâce à la découverte d'une photo révélant la ressemblance troublante de la vieille dame avec un officier britannique. Leyla serait-elle issue d'une union illégitime entre une Ottomane et un Anglais ? Ce qui fait débat, lorsqu'elle rencontre le père du nouveau propriétaire, ce ne sont plus ces questions du passé mais bien le comportement d'Örner. En se confiant ainsi, Leyla ne sait pas qu'elle va provoquer un tout autre drame...
Avec un sens du romanesque très marqué, ce nouveau roman de Livaneli exploite toutes les couleurs d'une société où cohabitent des couches sociales aussi diverses que l'ancienne aristocratie ottomane, le monde des nouveaux riches et les Turcs revenus de l'immigration en Allemagne. La maison de Leyla prouve une nouvelle fois le grand talent de conteur de l'auteur turc.