Des soeurs jumelles se passent doucement des feuilles de géraniums sur le visage. Tous les matins, un homme attend le journal comme s'il s'agissait d une lettre d'amour. Une petite fille s'enfuit de chez elle après avoir écrit « Je vais à Singapour ». Une femme a l'impression fugace d'être un poisson qui habite dans un arbre creux.
Dans les courts récits d'Adelheid Duvanel, véritables miniatures, tout est là, dès le début, dense, compact, ramassé. Tout se passe comme si l'on se trouvait en présence de petits instantanés photographiques, de tranches de vie dont l'interprétation serait à rechercher dans le hors champ, le non-dit. À vies minuscules textes miniatures, où prose et poésie s'entremêlent dans une chorégraphie d'une poignante intensité.
Adelheid Duvanel est née à Bâle en 1936 et morte dans cette même ville en 1996. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des voix les plus originales de la littérature de langue allemande.