La maison et l'escargot
Pour une sémiotique du corps
« Moi ? Cet animal, c'est moi ? » Telle est la question que se pose, à la recherche d'une sémiotique du corps, le personnage de Cicéron imaginé par Raúl Dorra dans l'une de ses étranges fictions. Objet central de cet essai, l'« animal » insondable qu'est le corps propre subit une exploration minutieuse qui met en évidence le rôle des processus sensibles et somatiques dans l'avènement du sens. Traité romancé et roman théorisé, La maison et l'escargot interroge ainsi les diverses formes adoptées par la sensibilité dans son trajet vers la signification.
La maison et l'escargot, livre de théoricien. En prolongeant l'approche de la signification centrée sur le sujet - de Benveniste aux sémioticiens et linguistes contemporains -, il fait du corps le foyer complexe et multiforme d'un acte énonciatif. Il opère ainsi le passage, sans solution de continuité, d'une linguistique du sujet énonçant vers une sémiotique de l'énonciation corporelle.
La maison et l'escargot, livre d'écrivain. Pour entrer dans l'énonciation perceptive, cet ouvrage se donne pour tâche de la restituer par un travail exigeant et raffiné sur la langue. C'est ainsi que, dans cette remontée vers les sources sensibles de la signification, l'écriture littéraire parvient à approcher et à apprivoiser - ne serait-ce que de manière provisoire - cet « animal » signifiant.