Poète, romancière, Mayra Santos-Febres est née en 1966 à Porto Rico, où elle enseigne la littérature à l'université. « J'ai grandi dans une famille presque exclusivement composée de femmes, confie-t-elle à Libération. Toutes avaient un métier : institutrice, comptable, avocate. Une situation courante à Porto Rico. Toutes mes études ont été payées par mes tantes. Elles étaient neuf. »
Après Sirena Selena, son premier roman, Mayra Santos-Febres nous revient avec La Maîtresse de Carlos Gardel, un roman foisonnant, sensuel, inoubliable, qui entremêle la destinée d'une jeune femme en devenir à celle du roi du tango argentin.
Micaela n'a rien oublié de ces quelques jours avec lui. Elle se revoit jeune fille, élève infirmière silencieuse et appliquée, nourrissant patiemment son rêve d'entrer à l'École de médecine tropicale. Elle se revoit aux côtés de sa chère Mano Santa, sa grand-mère meilleure qu'une mère, la plus illustre guérisseuse de l'île. Elle se revoit, passionnée de botanique, en héritière du secret du coeur-de-vent, ce remède aux vertus exceptionnelles. Elle se revoit dans ses bras à lui.
Lui, c'est Carlos Gardel, l'icône du tango au sommet de sa gloire, qui, le temps d'une tournée - ou d'une chanson - a donné à Micaela le goût de saisir la vie à bras-le-corps. De ces quelques jours grisants comme une fugue enchantée, Mayra Santos-Febres a fait le roman superbe, ensorcelant, d'un grand destin de femme. Où l'on passe des bas quartiers aux hôtels de luxe, où les plantes font vivre ou mourir, où le tango prend corps et voix, où le désir est partout.