LA MALADIE, CRITÈRE DES VALEURS CHEZ NIETZSCHE
Nietzsche n'a cessé d'établir des diagnostics : diagnostics d'individus et de civilisations jugés sains ou malades. Se pose alors la question de la définition de la maladie dans son oeuvre. La maladie, en ce qu'elle révèle une étrangeté aux autres et à soi - même, y apparaît comme une épreuve aux vertus didactiques, un critère philosophique. Dans la mesure où elle atteint les affects et influe sur la pensée, elle n'est pas sans laisser songer à ces « maladies de l'âme » qui seront l'objet de la psychanalyse freudienne.
Si l'une des ambitions nietzschéennes réside dans la « transvaluation de toutes les valeurs », quel rôle la notion de maladie joue - t - elle au sein de cet impératif ? En quoi certaines valeurs sont - elles malades, et affectent - elles les individus ou civilisations qui les érigent et revendiquent ?
Ces diagnostics conduisent à interroger l'intervention thérapeutique de Nietzsche et ses prescriptions à la civilisation contemporaine. Comment définir ce que serait un « philosophe médecin » ?
Par cette étude, l'auteur entend promouvoir le dialogue entre philosophie et psychanalyse.