La mécanique de l'imprévisible
Art et hasard autour de 1960
Rares sont les oeuvres qui revendiquent leur dette envers le hasard. L'aléa est pourtant mis à contribution dans le processus de création autour de 1960 comme jamais auparavant. Prenant le contre-pied de l'accident de matière tel que l'incarnaient les toiles de Pollock, de nombreux artistes, à Paris comme à New York, placent méthodiquement et ouvertement l'incontrôlé au coeur de leur création. Le hasard marque de son empreinte les peintures de Saint Phalle comme les sculptures de Tinguely et de Spoerri, il enflamme la réputation des happenings de Kaprow, s'invite dans la poésie de Burroughs et de Vostell, et guide les interprétations musicales de Brecht et de Young. L'ouvrage retrace cet intérêt sans précédent pour le hasard, qui vit se multiplier les mécanismes visant à faire surgir l'imprévisible au sein des oeuvres.