La mémoire socialiste 1905-2007
1905-2005 : le centenaire du Parti socialiste est passé inaperçu tant les commémorations de cet anniversaire ont été des plus discrètes. Les socialistes négligeraient-ils leur histoire ? Auraient-ils oublié les luttes du passé ? Le socialisme français ne se réduit pourtant pas à ses congrès, à ses campagnes électorales ou à la voix autorisée de ses dirigeants. Il est le fruit d'une longue histoire et repose sur des sociabilités militantes souvent denses et anciennes. Le Front populaire, la Deuxième Guerre mondiale, la guerre d'Algérie, Mai 68, le Programme commun des années 70, l'élection de François Mitterrand, la Gauche plurielle, les défaites de 2002 et de 2007 : comment le Parti socialiste gère-t-il cet héritage politique ? Existe-t-il un fonds commun de souvenirs socialistes, partagé par les plus jeunes et les plus anciens adhérents ? Le souvenir étant un acte individuel, à quelles conditions peut-on parler de « mémoire socialiste » ? La mémoire façonne l'identité d'un groupe. Elle est donc facteur d'unité, mais devient source de tension quand le récit partisan officiel diverge par trop des pratiques militantes. Cet ouvrage propose de démêler les rapports entre la mémoire officielle du Parti socialiste et les souvenirs de militants à Lille et à Carmaux, deux bastions du socialisme. La mémoire socialiste est bien là, riche, plurielle, inattendue, mais aussi précaire.