Dix nouvelles en eau salée, deux nouvelles en eau douce, douze textes comme douze coups de pagaie bien sentis donnés à la surface du monde.
Maupassant a grandi au bord de la mer ; il en connaît les algues et les drames, les charmes et les vénustés. Il connaît les envies d'évasion qu'elle prodigue, ou qu'elle propose : dans l'extraordinaire nouvelle, L'Épave, l'amour se noue dans la tempête et se délite sur la terre ferme.
Car si vagues et courants peuvent être cruels, ils ne sont jamais mensongers : l'eau lave l'homme de ses travers (Ker Ys), elle sublime les simples (Les Héros modestes), offre d'ailleurs à l'homme normal (La Roche aux guille-mots). Elle tue parfois des inconnus (En Canot), elle enfouie aussi les méchants (Le Noyé), mais toujours, elle tient la porte ouverte à l'infini : « Et je partirais sur son dos, en buvant l'air qui fouette et grise, l'air sifflant des galops furieux. Et j'irais comme une flèche... »