" Paul se plaît à imaginer que la mer arrive à eux, qu'à se pencher au-dessus du fleuve il devinerait peut-être sa couleur, ses sables emportés par les courants... Mais l'eau est obscure, sans flux ni reflux, stagnante, une eau de couvade. Il se contente de rêver l'embouchure et, à ses portes, l'océan.
Il voudrait retrouver cette exacte transparence et ne plus desserrer les lèvres, ne plus risquer d'esquinter le début de l'histoire.
Mais ce serait quoi le début d'une histoire ? À partir de quel mot, de quel moment, de quel regard, de quel accident ou toute autre chose commence véritablement une histoire ? Et si l'histoire se mettait à exister au mot fin de la précédente ?
Alors il regarde Virginie parler de l'homme dont elle ignore qu'il les rassemble près de ce fleuve. "