Le sous-titre de cet ouvrage peut paraître polémique. Associer la réflexion
didactique, au sens où on l'entend aujourd'hui dans les théories de l'activité, à
la musicologie, laisserait penser à une critique de cette dernière. Ces chapitres
doivent dissiper ce malentendu : il s'agit bien d'un ouvrage musicologique
enrichi des apports de la réflexion didactique. Si la musique suscite chez
l'auditeur des émotions, qu'elle fait émerger des images, des évocations, qui
donnent une orientation aux expériences esthétiques qu'il éprouve, quel sens
recouvre cette expérience esthétique ? Comment s'élabore-t-elle ? Qu'est-ce
qui la provoque ? Comment le compositeur s'y prend-il pour faire ressentir à
l'auditeur ces émotions, et construire un discours sur le musical ?
Les différents chapitres de cet ouvrage tentent d'apporter quelques
réponses en explicitant certains phénomènes musicaux à l'aide d'outils
utilisés en didactique. L'ensemble de ces textes musicologiques est issu
de conférences prononcées entre 2009 et 2015, dans le cadre de colloques
ou de présentations d'oeuvres contemporaines dans le domaine de l'opéra,
grâce aux collaborations avec Angers-Nantes-Opéra. La première partie de
l'ouvrage porte sur la génétique musicale et les manifestations de l'ironie dans
l'art lyrique. La deuxième partie s'intéresse à ce qui caractérise la musique
française des XXe et XXIe siècles. L'auteur essaye de comprendre ce qui relie
Poulenc, Jolivet, Milhaud ou Dufourt, de trouver des fils conducteurs entre
ces musiciens français, qui, bien qu'éloignés esthétiquement, revendiquent un
même savoir-faire, et s'appuient sur une manière sensible, et profondément
humaniste, d'entendre et de faire entendre la musique au plus grand nombre.
La troisième partie est à la fois la découverte d'un artiste profondément
original, Robert Malaval, et son rapport à la musique dans ses expériences
qui mixent visuel et sons.