Rat d'eau : Sinbad, j'ai peur.
Sinbad : Je sais que tout ira bien.
Rat d'eau : Tu l'as vu dans l'avenir ?
Sinbad : Oui... Mais je t'ai dit aussi qu'il vaut mieux avoir la chance de son côté.
Rat d'eau : Nous lui serrerons la main.
Sinbad : Il faut aussi faire sa propre chance...
Rat d'eau : En plus de celle que l'on a déjà ?
Sinbad : Il te reste bien des choses à apprendre avant de descendre vivre à terre.
Rat d'eau : Montre-moi !
Rat d'eau : Sinbad ?
Sinbad : Quoi ?
Rat d'eau : Il m'arrive de penser que le vent est une caresse, rien que pour moi. C'est pareil pour toi ?
Sinbad : Pareil. Il m'arrive de penser que le soleil ne brûle que pour me réchauffer les mains. Pareil pour toi ?
Rat d'eau : Pareil. Il m'arrive de me sourire à moi-même quand je m'aperçois dans une flaque d'eau.
Sinbad : Moi, pareil.
Sinbad et Rat d'eau n'ont comme bagage que leur soif de vivre et la puissance de leurs rêves.
Sur le bateau d'infortune qui les conduit vers « ailleurs », là où des jours meilleurs les attendent peut-être, nos deux clandestins de la vie s'opposent d'abord, s'apprivoisent ensuite et finissent par unir leurs peurs et leurs espoirs pour lutter contre l'adversité. Car à deux, on se sent plus fort, c'est bien connu.
Passagers clandestins d'un monde sans pitié pour les faibles, ils nous persuaderaient presque que les histoires peuvent parfois bien finir, dans la vie comme dans les contes. Sans doute grâce au magistral talent d'un auteur qui allie à la simplicité d'écriture une bonne dose d'émotion et d'humour pour nous parler, à des degrés divers, de la cruelle destinée de ceux qui sont condamnés à l'errance...