Ce volume consacré à «La Misanthropie
au théâtre» propose aux étudiants en lettres
modernes des articles qui leur permettront
d'aborder la question de littérature comparée
au programme de l'agrégation de 2008 et de
2009. Des comparatistes et des spécialistes des
auteurs concernés analysent à cette lumière «Le
Bourru» de Ménandre, «Timon d'Athènes» de
Shakespeare, «Le Misanthrope» de Molière et
«L'Homme difficile» d'Hofmannsthal.
Le thème de la misanthropie, lié au genre
théâtral, peut être appréhendé avec la comédie
de Ménandre, sous un jour philosophique qui
dit immédiatement sa modernité : la «nouvelle
comédie» grecque montre l'intérêt qui naît pour
les «caractères» humains ; ce que la tragédie
shakespearienne élargit à la question du politique,
voire du cosmique, sans dédaigner la question
très concrète de l'argent. Molière, quelques
années plus tard, fait entendre la voix d'un
classicisme complexe, en figeant Alceste contre
le monde. Le misanthrope engendre-t-il une
dynamique hostile au jeu de la représentation ?
Hofmannsthal, le héraut nuancé de la modernité
viennoise, met en scène un aristocrate obligé
quant à lui de se réapproprier les mots pour se
définir lui-même face à autrui... Ces quelques
éléments justifient des approches critiques
variées : la misanthropie est affaire d'économie,
d'histoire, de psychologie, et par-dessus tout de
dramaturgie, si bien que des enjeux discursifs,
performatifs, et scéniques sont exposés ici, dans
l'espoir de faciliter la compréhension de ces
oeuvres et leur commentaire.