Le structuralisme a été le grand espoir de modernisation
des sciences humaines. Sous la houlette, principalement, de
Claude Lévi-Strauss en ethnologie, de Jacques Lacan en psychanalyse,
de Roland Barthes en sémiologie, de Louis
Althusser en sociologie (marxiste) et de Michel Foucault en
histoire et en philosophie, ce mouvement intellectuel prend,
dans la France des années 1950-1960, une ampleur telle qu'il
bouleverse le paysage intellectuel et remanie en profondeur
l'Université française. Puis, à partir des années 1970, l'ambitieux
programme s'effondre, plus rapidement encore qu'il
ne s'était imposé, et nourrit au passage une position hypercritique
à l'égard de la modernité.
Un demi-siècle après, il est temps de revenir sur cette
aventure intellectuelle pour en comprendre l'engouement
ainsi que les raisons de l'échec ; mais également pour expliquer
sous cet angle la singularité française et ses conséquences,
puisqu'elles trouvent des prolongements jusqu'à
aujourd'hui.