Mauvaise nouvelle : «les dividendes de la paix» qui étaient censés résulter de l'effondrement de l'URSS s'avèrent aujourd'hui au mieux un espoir suranné. Claude Serfati démontre comment nous nous acheminons vers le renforcement des systèmes militaro-industriels, et non vers leur dissolution lente. Et combien leur vitalité se nourrit de la mondialisation. La production d'armes se révèle un terrain d'investissement plus que jamais attractif pour le capital financier. Pour preuve, le budget militaire actuel des Etats-Unis frôle les niveaux atteints pendant la guerre froide. Les investisseurs institutionnels siègent désormais aux conseils d'administration des grands groupes producteurs d'armes des deux côtés de l'Atlantique, y compris en France. Leur logique marchande ne peut que nourrir la militarisation de la planète et les inégalités entre les pays. Derrière «la main invisible du marché» apparaît la poigne de fer du militarisme.