Les paraphrases poétiques sur les psaumes font l'objet, dans la France du XIIe siècle, d'un véritable engouement, dont témoigne en particulier le nombre élevé d'éditions pourvues d'une notation musicale. Cette publication aborde l'un des aspects éditoriaux les plus singuliers de ce vaste corpus, représenté par cinq psautiers complets parus entre 1624 et 1663 avec l'adjonction de mélodies à voix seule. Dans leur présentation et la disposition même de la musique, ces psautiers semblent adopter un modèle rendu courant depuis le milieu du XVIe siècle, et dont la diffusion la plus large fut assurée à partir de 1562 par le psautier dit « de Genève ». En pleine époque d'exercice de l'Édit de Nantes, il s'agira d'examiner comment ces cinq psautiers du XVIIe siècle, initialement conçus au sein de milieux catholiques, définissent leur identité mélodique.
Entre des tournures relevant d'un écho calculé du psautier réformé, et des procédés au contraire conçus dans le sens d'un éloignement, l'examen des écarts ou des similitudes mélodiques permettra de faciliter la lisibilité d'une véritable cartographie musicale du psautier en vers français au XVIIe siècle, dont il n'existe jusqu'à présent aucun état dans les rares études abordant le sujet.