La mort
Eberhard Jüngel se penche sur le thème de la mort, d'abord envisagée dans une perspective anthropologique large, en dialogue avec la médecine et la philosophie, comme une « énigme ». Puis Jüngel propose une réflexion biblique et théologique sur la mort comme « mystère ». Interroger la mort, c'est interroger la vie - notre vie.
Qu'est-ce que la mort ? Une réalité à la fois tout à fait personnelle (notre mort), mais aussi tout à fait étrangère. Elle n'est toutefois pas que « ma » mort, mais aussi celle d'autrui : elle est un fait social, dont les incidences sont indéniables.
Théologiquement parlant, la mort de Jésus est l'événement de la rencontre entre l'être de Dieu et l'être de la mort : Dieu y assume la négation de la mort. Si la mort de Jésus-Christ a quelque chose à voir avec nous, c'est parce qu'elle concerne également Dieu : en Jésus. Dieu même n'en est pas indemne. Loin d'être « réconcilié » par la crucifixion de Jésus, au sens où Dieu passerait de la colère au pardon (comme l'a souvent et malheureusement affirmé le christianisme), Dieu ôte à la mort sa puissance de négation et de séparation, donnant à l'être humain d'avoir part à sa vie même.
D'abord paru en 1971, dans le contexte des théologies de la « mort de Dieu », cet ouvrage, traduit pour la première fois en français, n'a rien perdu de sa pertinence.