«J'étais seul. De mon mirador la clairière paraissait un cirque, une arène, un champ clos. Vue de plus haut elle devait dessiner une lunule à peine visible sur le pelage noir de la forêt. Tout était noir et gris, dans l'attente de l'aube.
La veille nous avions décidé Philippe et moi de notre journée. J'avais envie de grandes heures d'affût et d'approche coupées d'un repos dans l'ombre sableuse de la grotte de la Belle Roche.»
Dans «La mort dans l'âme», le premier récit de ce recueil, l'affût ne sera pas ce qu'il devait être, il tourne pour le narrateur à l'examen de conscience à l'approche de la mort.
Autour d'épisodes de chasse, Pierre Moinot invite son lecteur à partager ses méditations sur la place de l'homme dans la nature, sur le lien ambigu qu'il entretient avec elle. Une aspiration quasi mystique, qui se confond avec un désir d'absolu, habite cette prose intemporelle et subtile.