De nos jours, peut-on encore soutenir qu'il y a un déni généralisé de la mort dans notre société ? La mort médicalisée n'a-t-elle pas effacé ce déni ? En Europe et en Amérique du Nord où l'on craint de vieillir mal et où l'on craint de mourir mal, la mort y est de plus en plus médicalisée. Une conséquence découle de cette réalité : mourir aidé par la médecine ou mourir en milieu médicalisé est devenu une pratique courante admise comme une habitude sociale. Dès lors, se pose la question suivante : la mort médicalement assistée devenue un habitus dans ces sociétés invalide-t-elle définitivement la thèse selon laquelle ces sociétés sont thanatophobes ? Y a-t-il encore un déni généralisé de la mort en Europe et en Amérique du Nord ? Voilà les questions qui constituent la principale préoccupation de l'auteur. Olivier Nkulu Kabamba révèle que les réponses données à cette question s'insèrent dans un large débat qui oppose deux camps : pour les uns, la mort médicalement assistée et l'ampleur des débats autour d'elle sont la preuve suffisante que le déni de la mort a été évacué de la culture actuelle des sociétés occidentales ; pour d'autres, la mort médicalement assistée ainsi que les discours et les débats qui l'entourent participent encore pleinement à la culture thanatophobe attribuée aux sociétés européennes et nord-américaines.