Alexandrie au IIIe siècle avant J.-C., une ville nouvelle dans un monde nouveau : depuis les conquêtes d’Alexandre, la culture grecque s’étend et se diversifie. Alexandrie et sa Bibliothèque : un centre intellectuel sans précédent où les poètes sont aussi astronomes, grammairiens, mathématiciens. La littérature qui naît dans ce contexte est bien sûr à l’image de ce renouvellement et de cette ouverture culturelle. C’est ce que montre ici Christophe Cusset à travers l’étude de la réécriture chez les poètes alexandrins. Ces poètes – Callimaque, Théocrite, Apollonios de Rhodes notamment – créent une nouvelle poésie en étroite continuité avec la littérature grecque des siècles passés. Comment allient-ils l’ancien et le nouveau ? Que reprennent-ils à Homère ou à Pindare ? Comment lisent-ils et comment comprennent-ils ces textes désormais classiques ? À la lumière de la critique littéraire moderne, cette étude s’attache à éclaircir les données de l’esthétique alexandrine en mesurant au plus juste, soit sur des points techniques précis, soit dans une lecture plus large, la part de l’érudition et la place du jeu poétique dans une intertextualité toujours en effervescence et ambiguë.