La techno est par excellence la musique du présent. Elle est à la fois symptôme du mal-être de notre époque, symbole des progrès techniques, miroir des bouleversements contemporains et précurseur des évolutions futures.
Une musique impersonnelle, matérielle, interdisant toute espèce de communication entre les individus : une musique dangereuse, violente, liée à la drogue... Ces quelques préjugés sur la techno traduisent une incompréhension devant un phénomène récent et dont les rouages sont encore inconnus. Notre volonté, dans cet ouvrage, est de les déconstruire pour dépasser les apparences simplifiantes. C'est un risque, sans doute, mais aussi une chance.
Une chance d'interroger l'individualisme contemporain, une chance de comprendre les craintes de l'Etat de ne pas pouvoir contrôler ces manifestations. Une chance, surtout, d'appréhender ces rassemblements entre individus, ce plaisir inconscient et revendiqué d'être ensemble, dans une humanité qui se tisse en réseau.
Une forme originale de relation entre les individus et le Politique se révèle alors : la participation politique affinitaire. Par un partage intime de sensations, de vécus, de paroles dites et non-dites, les individus construisent une nouvelle façon de vivre ensemble. Cette socialité alternative est féconde, conciliant le conflit et le consensus.