« Pourquoi n'ai-je pas été consulté ? » se plaignait Kierkegaard au sujet de sa naissance. S'il est une chose qui « force le consentement », c'est bien la naissance, en effet ! La naissance ne s'évite ni ne se décide. Aussi, être né ainsi, ici, maintenant fera que je suis moi pour la vie, et pas un.e autre. Splendeur de l'incarnation, angoisse de l'incarcération, la naissance change du rien au tout en faisant du nouveau-né un parmi d'autres. Depuis le plan intime jusqu'au plan politique, la naissance nous engage à répondre à cette convocation à exister, à interpréter et poursuivre une conversation commencée avant nous.
« À chaque naissance correspond un hasard approuvé : la rencontre entre le fait brut du hasard et l'existence consentie. »