La volonté est l'élément spécifique de l'être humain, le trait caractéristique propre qui le distingue de tout autre être du monde. Elle est véhiculée par la force du désir mais sa vérité est dans l'exercice du choix entre le bien et le mal. La volonté gouverne l'action morale et elle obéit à une autre logique que la connaissance théorique. En dépit de sa tendance essentielle à dominer l'extérieur, la volonté, indivisible et inaliénable, s'accomplit dans un agir immanent. L'analyse des moments d'articulation de cette immanence est conduite par une étude historico-spéculative qui retrouve les origines de la notion dans la pensée antique et médiévale. Après l'exposé de ces commencements, l'ouvrage présente les grands moments de la Philosophie de la Volonté dans la pensée moderne, à travers notamment les intuitions et les constructions de Fénelon, de Malebranche, de Jonathan Edwards et de Rousseau. Ce développement, cette évolution - malgré l'épilogue hégélien sur la réciprocité des volontés - aboutit à sa forme accomplie dans l'œuvre de Kant. La doctrine de l'Autonomie parfait la dissociation de voluntas d'avec toute force de nature. L'enseignement sur la Raison Pratique ébauche la vision de l'intelligibilité propre du volontaire. En une distance radicale par rapport aux monismes volontaristes, cette philosophie parvient ainsi à une position où l'essence morale de la volonté en constitue le principe métaphysique.