A la veille de la Grande Guerre, les traits constitutifs de l'étudiant moderne sont tous en place, en particulier au Quartier latin. S'il n'y a aucune commune mesure entre les quelque 42 000 élèves des facultés françaises de 1914 et les deux millions d'aujourd'hui, le XIXe siècle inaugure l'ère de l'étudiant contemporain.
Le présent ouvrage s'efforce de décrire de façon exhaustive ce que l'on peut appeler la condition étudiante à Paris entre 1814 et 1914 en répondant à de multiples questions : Pourquoi choisit-on telle discipline ? Existe-t-il des vocations professionnelles ? Quelles sont les origines sociales ou professionnelles des étudiants ? Quelles relations se nouent avec les professeurs ? Comment les provinciaux, nombreux, vivent-ils leurs années d'études au Quartier latin ? A quelles distractions accèdent-ils ? Comment satisfont-ils leurs besoins intellectuels ou sentimentaux ?
Ces interrogations ouvrent sur les structures de sociabilité et d'expression collective de la «jeunesse des écoles» - des cafés aux sociétés secrètes, des œuvres de piété aux partis politiques - grâce auxquelles cette jeunesse joue un rôle majeur dans la vie sociale et politique. Enfin, cette étude souligne la place importante occupée dans la vie universitaire par deux catégories nouvelles d'étudiants : les étrangers et les femmes.