Avant et pendant la Première Guerre mondiale, en
Occident, ont fleuri des mouvements qui, parce qu'ils
ont conjointement revendiqué un renouvellement
radical des pratiques artistiques et une remise en
question sociale plus large, ont a posteriori été appelés
«avant-gardes». Ce sont ces mouvements qui, du
futurisme italien à dada en passant par le futurisme
russe, l'imagisme et le vorticisme, sont au centre de
cet ouvrage. Aucun, au moment de sa fondation, ne
s'est pensé d'«avant-garde». Tous ont en commun de
s'être définis sur le mode de l'action collective, d'avoir
été fondés en tant que groupes et de s'être pensés les
uns par rapport aux autres. L'analyse fait émerger,
dans le contexte de la modernité et du modernisme
occidentaux du premier XXe siècle, la spécificité de
ces mouvements autoproclamés, qui les distingue à
la fois d'auteurs individuels d'«avant-garde» qui ne
se sont jamais reconnus dans aucun mouvement et
aussi d'autres groupes contemporains qui ne se sont
pas autoproclamés tels - le vorticisme vs Bloomsbury,
le cubisme ou l'expressionnisme vs le futurisme ou le
dadaïsme.