Philosophie
L'ouvrage
«La Nature est au premier jour», se plaisait à dire Lucien Hert commentant Hegel. Elle nous précède toujours car nous procédons d'elle. Son caractère immémorial se conjugue pourtant dans le sentiment que nous pouvons en avoir, avec la mémoire d'une histoire : celle de ses représentations successives qui forment en quelque sorte le cadre transcendantal d'une culture, d'une civilisation.
Ce livre analyse les remaniements successifs de la pensée de la Nature, les grandes époques de déstructuration où les apories et les paradoxes d'un système en signent la caducité, rendant finalement possible une réforme de l'entendement.
Il prend comme point de départ la crise de la représentation ouverte au début du 20e siècle par la physique quantique qui a poussé des hommes comme Heisenberg ou Schrödinger, entre autres, à opérer un retour réflexif sur les origines grecques de la pensée de la phusis. Si les problématiques induites par le mécanisme né au 17e siècle avec la philosophie mathématique de la nature sont étudiées, l'exposé de la pensée du 20e siècle a été délibérément privilégié : Poincaré et Einstein pour la relativité, Mach pour sa critique des idées de substance et de causalité, Whitchead, enfin, pour sa tentative de ressaisir spéculativement le concept de nature à partir de leurs théories. Tous ont ouvert un champ nouveau pour des problématisations inédites. C'est toutes les disciplines traditionnelles de l'esprit qui se sont ainsi trouvées relégitimées comme lieu de recherche de la vérité que les sciences avaient abusivement confisquée à leur seul profit.
Le public