Comment ne l'aimerait-on pas, ce recueil de chroniques qui sont autant de scènes, saynètes, croquis, tableaux et tableautins, choses vues et vives, amorces de fables et souvent la fable même, ou, même, un hymne pour dire, décrire, raconter, évoquer, admirer, louanger et, quelquefois, plaindre le royaume animal en ses sujets divers et si proches de l'homme que sont le chat, la pie, la poule, le chien, le lapin, le coq, le merle, le cheval et l'âne, voire la belette... ?
Voici un livre plein d'animaux (mais une chatte y reconnaît toujours ses petits), d'arbres (ah, l'olivier d'Ollivier...), de campagne, d'herbes et d'horizons - mais la ville n'est pas absente chez ce Parisien d'Ollivier -, un bestiaire, donc, que traversent François Mauriac, Louis Guilloux, Pierrette Fleutiaux, Tchekhov, Giono (souvent) et Bourget et Barrès - d'autres encore. Malice que ce livre où les hommes, fussent-ils ceux que nous aimons le plus, ceux de notre famille, ne sont pas ce qui compte, pour une fois, mais des comparses qui se donnent à entrevoir à la façon des animaux à la course ou des oiseaux à tire-d'aile, fugitifs, pressés, expédiés, pour laisser place à l'essentiel, qu'on a dit, savoir les bêtes.
Y. B.