Au moment de prononcer ses voeux, une jeune
novice, Margherita Passi, écrit à son confesseur pour
lui faire part du doute qui l'assaille : elle n'est pas sûre
d'avoir la vocation. Le confesseur croit bon d'en informer
la mère supérieure, qui elle-même alerte l'évêque,
lequel prévient la famille.
Dans une correspondance fiévreuse, chacun,
alors, surveille l'autre et se surveille, abandonne et
s'abandonne, trahit et se trahit.
Piovene s'emploie à pervertir les règles du roman
épistolaire avec une jubilation évidente. Les relations
mère fille cachent une concurrence féminine féroce et
une jalousie redoutable. Les protagonistes apparaissent
comme des monstres d'égoïsme, oisifs, décadents
et pervers.
«Rarement, souligne Dominique Fernandez dans
la préface, on a poussé aussi loin l'analyse du mensonge,
des faux-fuyants où s'enveloppe une âme incertaine
d'elle-même.»