La nuit de Gethsémani, Pierre s'endormit
et ne put prévenir le Christ de l'arrivée
des soldats. Depuis, nous dit Pascal,
«Jésus est à l'agonie jusqu'à la fin du monde : il
ne faut pas dormir pendant ce temps-là». C'est
le point de départ de l'essai de Chestov, qui, à
son tour, nous enjoint de rester éveillés pour
qu'une nouvelle nuit de Gethsémani, pour
l'homme, ne se reproduise pas ; pour que
l'homme ne se voie pas condamné à l'agonie
jusqu'à la fin du monde, parce qu'il n'aura pas
veillé sur sa liberté première que lui octroie la
connaissance de ses propres limites.