La nuit, la nuit entière
On tombe, où donc, si tout se disloque, s'il n'y a plus un dehors, un dedans, si les frontières disparaissent, de la vie, de la mort ? On dit « la nuit », aucun mot ne convient pourtant, aucune image, cette glace est du feu, ou le contraire, mais plus on s'abandonne, plus on devient actif, la nuit, la nuit entière, la nuit même au travail, ce que l'on appelait perte ou chute, cela s'ouvre et l'on s'ouvre, cela se redresse et l'on se redresse...
Pierre Dhainaut avait vu les peintures de Nicolas Rozier avant d'écrire ces poèmes, Nicolas Rozier les a lus avant de réaliser ses dessins : ce livre est l'espace de leur rencontre, la mise à l'épreuve de leurs langages afin qu'ils se rendent à la pointe de l'écoute comme des regards et qu'ils accueillent ce qui s'engendre au tréfonds du noir, qui donnera, peut-être, à la parole un corps de lumière.