Culture générale Prépas commerciales 2017
La parole
« Assez d'actes, des mots ! » entendait-on en Mai 68. Nous avons besoin de la parole pour vivre, pour agir, pour aimer, car l'homme dispose d'un triple pouvoir : le « pouvoir de dire », « le pouvoir de raconter » et « le pouvoir de promettre », autant de pouvoirs où s'accomplit par et dans la parole son humanité. Mais l'homme a aussi « le pouvoir de chanter » sa joie ou sa souffrance, son admiration, sa reconnaissance. Le chant poétique ne porte-t-il pas la parole à sa propre vérité ? « Le chant est existence », écrivait Rilke. Parler, dire, raconter, promettre, chanter : autant de voies possibles pour aborder le thème de la parole distinguée du simple cri, de la voix nue, de la langue ou du langage, distinguée aussi de l'écriture qui la fixe et qui en constitue, dit-on, un « supplément » (Rousseau) ou une « trace » stérile (Platon).
Qu'est-ce que « parler » veut dire ? Parler de la parole, c'est parier de l'homme et du monde, mais aussi du silence et du en, du pouvoir et de l'art, de l'arbitraire et du sens, tant la parole, signe manifeste en nous de l'humanité, compénètre toutes les dimensions de l'existence. Il s'agira ici d'analyser le concept même de parole (ce qu'est la parole en général), avant de voir comment la parole se réalise dans des pratiques sociales et culturelles (les fonctions de la parole).