Selon quelles modalités s'effectue le nouage entre corps,
parole et inconscient, dans la cure analytique, mais aussi
dans le champ social ? Par quels tours et détours dans le trajet
du parlêtre se produit la transmission du savoir inconscient vers
le réel du corps ? Comment penser le potentiel politique de la
parole et ses effets au un par un et dans le lien social ?
Pour répondre à ces questions, l'auteur visite l'envers du décor,
à savoir les lieux de panne de la parole qui ouvrent à différentes
formes de ravages, meurtres et autres destructions à l'échelle du
psychisme singulier et du collectif. L'expérience de la psychanalyse
en Algérie puis en France dans les différentes institutions et
en cabinet conduit Karima Lazali à s'interroger sur les conditions
politiques de l'exercice de la psychanalyse.
La fermeture actuelle des institutions soignantes et/ou éducatives
au discours analytique et le peu de place existant dans le
champ social pour la psychanalyse en Algérie ne peuvent que
frapper la psychanalyse de clandestinité. Et pourtant, c'est dans
cette ombre que la parole trace les sillons de l'altérité invitant
analystes et analysants à arpenter les différents chemins de
l'hétérogène et de l'histoire, de l'altérité, de la souffrance, de la
douleur et de la nécessaire créativité.