L'accaparement privatif des richesses porté par le libéralisme économique a creusé les inégalités et contribué à la crise environnementale. Cet ouvrage reprend le problème à la racine pour proposer une déconstruction de l'absolutisme propriétaire.
Pierre Cretois retrace et critique toute la tradition qui, depuis la Renaissance, a fait de la propriété privée l'élément fondateur de nos sociétés en l'érigeant comme le droit naturel le plus crucial. Cette vision est si hégémonique qu'elle semble relever de l'évidence. Mais elle méconnaît le fait qu'il n'a jamais existé de propriété absolument privée. Les choses, loin d'être appropriables en tant que telles, sont des lieux où se rencontrent des existences et des activités individuelles et collectives. Le propriétaire en son domaine n'est qu'un membre de la communauté et de l'écosystème dont il dépend.
Dans un geste démystificateur, Pierre Cretois montre qu'il y a toujours une part commune dans ce qui est propre à chacun. Au coeur de la politique se niche la propriété : mieux, sa transformation est la condition de l'émancipation humaine.