Poète et voyou, tel fut François Villon, dont l'oeuvre en vers a parfois occulté son appartenance aux Compagnons de la Coquille, une bande de malfaiteurs qui sévissait dans la France du XVe siècle. Des aventures périlleuses qu'il vécut avec eux, il retira un ensemble de ballades écrites en jargon ou jobelin, l'ancêtre de l'argot. Adressées sous forme codée à ses camarades, ces dernières ont fait l'objet de nombreuses tentatives d'interprétation, souvent fantaisistes. Ce « langage exquis », fait d'exhortations à la prudence pour tous les jeunes gens de mauvaise vie, est ici décrypté, mettant en lumière la part maudite du poète.