La pensée essayeuse
(Cornets 1977-2014, extraits)
Une pensée qui ne commence pas en instaurant, mais en rencontrant, et qui ne finit pas en fermant (ou en concluant), mais en coupant ; une pensée qui, forte de sa jeune liberté, s'enivre de ses questions et ne se dirige qu'avec réticence vers ta précision des problèmes, qui multiplie les interventions sans avoir honte, ou presque, de leur décousu et qui n'attend que de son mouvement t'aperception de ses enjeux. Une pratique essayeuse de la pensée.
Et cette pensée essayeuse, toute à sa liberté, accueille ce qui se présente à elle, l'intègre et s'exerce à creuser ta vérité des choses : l'être d'abord et l'émerveillement... la vie, l'existence et l'extermination... L'enseignement, l'art, la philosophie et le droit de tuer... la politique, la surpuissance technologique et la quête de sagesse.
Une pensée qui essaie donc et qui permet une connaissance toujours plus accordée au réel.