On distingue en général deux volets dans l'œuvre du père Teilhard de Chardin. L'un de réflexion philosophique, nourri des données de la science expérimentale ; l'autre de mystique et faisant souvent appel de façon explicite à la révélation chrétienne. Le premier a son centre dans Le Phénomène humain, le second dans Le Milieu divin. Tous deux convergent dans Le Christique, rédigé quelques semaines avant sa mort, le jour de Pâques 1955. Le père Teilhard s'est constamment appliqué à faire communiquer ces deux domaines, sans les confondre. C'est en effet le passage de l'un à l'autre qui pose les problèmes d'interprétation les plus délicats et c'est à juste titre que le cardinal de Lubac y consacre une part importante dans la pensée du père Teilhard. Ce livre est aussi l'amorce d'un véritable dialogue théologique où l'auteur du Phénomène humain est replacé dans la tradition chrétienne, celle de saint Jean, de saint Paul, des Pères de Eglise et des grands médiévaux.
Ecrit par Henri de Lubac à la demande de ses supérieurs jésuites, La Pensée religieuse du père Teilhard de Chardin fut publiée à la veille de l'ouverture du concile Vatican II. Elle eut un retentissement considérable. Elle reste, aujourd'hui encore, une référence indispensable.