Le dialogue requiert au moins deux personnes. Encore faut-il s'entendre, notamment dans le dialogue interreligieux, sur la définition de la « personne ». Rien là d'évident, contrairement aux apparences : à chaque définition du Dieu vivant correspond une définition du croyant dans chaque fibre de son être. D'où la nécessité d'une anthropologie du dialogue, où chacun s'interrogerait : « Y a-t-il réciprocité, de sorte que lui et moi nous considérions comme des égaux ? »
Cette anthropologie, l'auteur, dès les années 1960, a entrepris de la fonder, en conjuguant Tradition musulmane et philosophie occidentale (française principalement). Homme de foi, il présente d'abord l'islam d'une façon claire et synthétique, mettant en relief la dimension de témoignage ; puis il examine les réserves que l'islam peut rencontrer chez un Occidental (transcendance et athéisme, statut de la femme, de l'esclave, des minorités...) ; enfin, face au danger de dépersonnalisation de la culture musulmane, il tente de montrer en quoi l'islam est une « religion d'espoir ».