Marcel Mauss montrait en 1938 que la notion de personne, qui semble couler de source, résulte en fait d'une lente élaboration, depuis l'individu d'abord réduit à son rôle au sein du groupe social figurant seul l'unité fondamentale, jusqu'à sa consécration moderne comme nouvelle singularité essentielle. Notion récente, donc, dont on s'attache dans cet ouvrage à suivre la multiple et complexe évolution à partir de sa première expression juridique dans la Rome antique, jusqu'à sa sacralisation occidentale sous l'espèce des droits de l'homme. Mais notion encore vulnérable : on s'est interrogé sur sa contestation, au sein de modèles culturels concurrents ou en raison des dernières mutations sociétales. A-t-elle vocation aussi universelle qu'on le dit ?