La Peuilleu
ou l'histoire de Josette Guigue
Il est des vies qui s'inscrivent sous de si noirs auspices qu'elles font penser
aux personnages de Zola. Des vies que l'on sait donc, puisque Zola ignorait la
résilience, vouées à la descente aux enfers.
Il est des vies qui plient si fort les noirs auspices dans leurs poignes
herculéennes qu'elles font penser aux personnages rabelaisiens.
La Peuilleu est au coeur de cette lutte. À son enfance mutilée par une misère
sans fond et des mystères sans fin vont succéder une errance sans cap et des
enfants en nombre avec des hommes sans âme.
Cette addition de manques va la conduire à l'endroit où il faut choisir entre
laisser la mort vous ôter la vie ou bien piocher dans la vie pour enterrer la
mort.
Vient alors le temps de la lutte au quotidien et de sa toujours possible rechute.
Le temps où il faut convoquer le rêve pour clouer dans le réel des raisons
d'espérer. Pour faire de chaque clou un perchoir. De chaque perchoir une aire
d'envol. Le temps, donc, où il faut aller prendre leçon chez les oiseaux.