Ce travail émane d'un double constat initial : d'une part, que le matérialisme « classique » des XVIIe-XVIIIe siècles fut moins un prolongement d'une approche mécaniste désincarnée, qu'une reconnaissance de la nature même du corps vivant, et d'autre part, que les doctrines vitalistes de cette même période, notamment au sein de l'École de Montpellier, ne ressemblent (quasiment) en rien à une métaphysique des forces vitales extra-naturelles qu'on a pu imaginer par la suite. Tant le matérialisme que le vitalisme cherchent à saisir les déplacements scientifiques postérieurs à la Révolution Scientifique, qui aboutissent - sans parcours linéaire ou nécessité historique particulière - à l'apparition d'une science nommée « biologie » à la fin du XVIIIe siècle. L'analyse se poursuit autour de la « biophilosophie » au XXe siècle.