La photographie africaine contemporaine
La « photographie africaine » (1989-2015) ne constitue ni un genre, ni un mouvement artistique. L'adjectif « africaine » désigne en fait un cadre géographique, seul rescapé de la suspicion généralisée envers toute tentative définitionnelle.
Les acteurs de cette photographie abordent souvent leur sujet sous un angle politique. Les questions de l'esclavage et du colonialisme, celles du néo-colonialisme et de l'afropessimisme, sont les axes des points de vue rencontrés, même si la prééminence de l'histoire trouve son origine au Nord d'où émanent la majorité des décideurs.
S'il n'y a pas de spécificité formelle de la photographie africaine, il y a un cas photographique africain : on s'interroge souvent sur ce que cette photographie est censée être.
D'un côté l'Afrique photographique francophone et de l'autre l'Afrique photographique anglophone ? Les pays d'Afrique à héritage anglophone paraissent en avance, les photographes sud-africains, par exemple, qui ont travaillé contre la volonté de leurs dirigeants. Et si la Biennale de Bamako finit par fermer ses portes, il faudra bien admettre qu'une nouvelle Aventure ambiguë s'est déroulée sous nos yeux.
La problématique de la reconnaissance est une autre spécificité de la photographie africaine, plus aiguë qu'ailleurs : de fait, la reconnaissance passe toujours par le Nord.
Enfin, l'inexorable décloisonnement des genres et de l'hybridation des travaux, laissent à penser que notre période correspond à une période de gestation.