Mille et une nuits
Une petite phrase. Mais que personne n'a oubliée. Le temps d'être prononcée par le Premier ministre en exercice, et la confiance des gouvernés envers les gouvernants et leur volonté d'agir se lézarde pour longtemps. Il était venu exposer bilan et programme au Vingt Heures d'une grande chaîne de télévision ; il lâcha crûment ce qu'aucun homme d'État avant lui n'aurait osé avouer. Rare moment de vérité. Son interviewer se figurait qu'il allait dire quelque-chose-de-gauche contre le énième « licenciement boursier » annoncé. Cela ne fut pas le cas et chacun comprit : face à la mondialisation, il n'y a rien à attendre de la puissance publique.
La phrase aurait pu rester sans écho. Elle a provoqué un bouleversement qui n'a cessé de s'amplifier et continue son travail de sape.
Comment conjurer l'aveu d'impuissance qui hante toute la classe politique ?
François Salvaing ressuscite l'instant et la période où fut formulée la phrase calamiteuse, pour en disséquer les enjeux qui se font encore sentir dans la campagne 2007.