La poétique est traditionnellement prise au tourniquet des universaux et des singularités. Les premiers ignorent ou instrumentalisent les œuvres et les poèmes, les secondes empêchent une théorie d'ensemble, du langage et des actes de littérature. L'ensemble des processus de subjectivation sont alors tenus hors langage, tout comme la relation. La poétique sombre dans une rhétorique ou une stylistique qui se redistribuent généralités ou originalités selon des pouvoirs régionaux quand il faudrait au contraire montrer le continu éthique et politique des poèmes au langage, et des œuvres à la vie. Mais aussi montrer la force du langage dans les poèmes.
Il s'agit ici précisément d'accompager cette force. Le cas : l'œuvre de Bernard Vargaftig. La méthode : une relation critique pour la poétique, relation tenant ensemble l'empirisme d'une écoute et l'utopie d'une théorie. Le pari : que l'œuvre de Vargaftig soulève la poésie. Le défi : que sa lecture critique puisse soulever la poétique.
Dans ce défi, il y a l'utopie de la relation poétique ; l'utopie du poème comme relation au cœur du langage, de tout le langage. Utopie où, contre les séparations traditionnelles et les éclectismes d'époque, poétique, éthique et politique peuvent rendre intempestive la relation par et dans le langage.