Un siècle et demi après le passage avéré du dernier navire négrier, la cale hante toujours, telle une ombre, les œuvres écrites, visuelles et musicales des artistes afro-descendants. Dans les archives coloniales, elle est le décor central des vieux journaux de bord des marins. Elle affleure dans l’espace public, les musées et lieux de commémoration. Elle est dans le corps de ceux qui, sans y être tombés, ne peuvent pour autant pas l’oublier. Elle est une mélancolie, une blessure ancrée dans la chair de millions de personnes dont les racines ont été brouillées et éparpillées.