La politique culturelle de la France constitue-t-elle un modèle ? Oui, si l’on en croit ceux qui l’ont fondée, puis confortée au cours du temps, ainsi que nombre d’observateurs étrangers aux yeux desquels l’effort financier des pouvoirs publics dans ce domaine reste exceptionnel. Beaucoup moins, si on évalue la manière dont elle a assumé ses objectifs fondamentaux d’aide à la création et de démocratisation. Sous le coup de la mondialisation et de la numérisation, de nombreux repères ont en effet changé : les consommations collectives dans des lieux d’élection s’effacent au profit des pratiques individualisées et privatives ; les représentations cèdent la place aux consommations virtuelles ; les créations des artistes partagent la scène avec des contenus auto-édités ; la notion même de prix est dépassée par de nouveaux modèles d’affaires. Si tous les pays rencontrent ces défis, la France y est d’autant plus exposée qu’elle se veut ambitieuse en la matière.