La politique de la vertu
Dans notre époque troublée, un sentiment de colère et d'abandon se répand parmi de nombreux citoyens qui se sentent humiliés, incapables de mener la vie qu'ils espèrent et impuissants à agir sur les forces impersonnelles qui les dominent. Ces forces sont le capitalisme effréné, l'étatisme, la mondialisation marchande et l'idéologie libérale qui les sous-tend. La gauche et la droite ont convergé autour d'un libéralisme socioculturel et d'un libéralisme économique. Ces libéralismes ne sont que deux moitiés d'un même credo ultra-moderne qui oscille entre l'individualisme du marché et le collectivisme d'État.
Dans ce livre, John Milbank et Adrian Pabst proposent, comme alternative au libéralisme totalisant, une politique de la vertu que l'Occident a héritée de la synthèse chrétienne du logos gréco-romain avec la foi biblique. Inspirée par le sens de réciprocité fraternelle, une telle politique vise à promouvoir la justice économique, la solidarité sociale, l'appartenance culturelle et l'internationalisme personnaliste. L'Europe ne pourra se maintenir et influencer le cours du monde que si elle renouvelle son héritage antique et chrétien, et parvient à inculquer la pratique de la vertu dans la recherche du bien commun.