Jusqu'à ce jour, les reliques du Christ, de la Vierge et des saints ont été
un objet de culte. Au Moyen Âge, elles étaient aussi un instrument de
pouvoir. Parce que l'on croyait qu'elles assuraient par leur puissance
miraculeuse la protection collective, les détenteurs de l'autorité publique
les ont souvent utilisées pour augmenter leur prestige, voire asseoir leur
légitimité.
À l'exemple de Byzance, empereurs, rois et princes sont régulièrement
intervenus dans les translations et autres mises en valeur des reliques.
C'est toute une circulation qui s'est instaurée alors de ces fragments sacrés,
ponctuée de cortèges solennels, d'offrandes de reliquaires somptueux, ou
parfois même de vols.
Dans cette synthèse originale, Edina Bozóky interprète les enjeux politiques
que représentaient la possession et le contrôle des reliques. Le lecteur
y trouvera quantité de dossiers parfois peu connus, mais surtout une
contribution décisive à la compréhension des rapports entre religion et
exercice du pouvoir.